Titre : La maison de Claudine

Auteur : Colette

 

Avant propos : Colette, est un des rares seuls auteurs féminins que nous étudions, car à cette époque c’était une société partiarchale.

 

Commentaire de l’extrait :

Il faut savoir avant tout que Colette, eut une vie sulfureuse, en effet elle fut tantôt attirée par les hommes, et tantôt par les femmes.

« La maison de Claudine », était la maison dans la quel elle a passé son enfance, actuellement cette maison est encore en état sous la forme d’un musée, que l’on peut visiter. Cette maison est décrite comme un personnage. On va s’apercevoir que cette description ambiguë montre que l’auteur se pose des interrogations sur elle.

            Lignes 1 à 4 : Présentation de la façade de la maison, tel que pourrait le voir un passant. Cette maison n’est pas la plus jolie qu’il soit, mais on sait qu’elle donne sur une petite cour.

            Lignes 5 à 9 : Évocation du revers de la maison

            Lignes 23 jusqu’à la fin : Le paradis perdu de Colette.

 

A la lecture de la première phrase, on se rend compte qu’aucun déterminant n’est présent devant le nom « maison ». Cela traduit une certaine impersonnalité de cette maison. On est ici en présence d’une description intérieur de la maison.

Cette maison va être personnifiée, à travers l’emploi des adjectifs « Grave » et « revêches », et d’autre part, grâce à la présence de possessifs : « sa », « son », et la présence d’émotion : « elle sourit ».

Cette maison nous paraît imposante, distante, et assez austères : « orphelinat », « geôle », mais elle a cependant les caractéristiques d’une maison : « porte », « verrou », « terrasse ».

            La seconde phrase, commence par « son revers », or le mot « revers », n’est pas employé dans le domaine de l’immobilier architectural, mais plutôt en couture « revers d’un pantalon » ; on dirait plutôt : « L’autre façade ».

On a une opposition entre le mot « soleil », et le mot « geôle ».

            Au fur et à mesure de l’avancement de la description de cette maison, on s’aperçoit que la façade arrière est très différente de la façade avant, en effet le vocabulaire riche en témoigne : « manteau de glycine, bigonnier, hamac, terrasse dallée, salon ».

            La description est très réaliste, on peut tout à fait imaginer la maison à l’aide des éléments évoqués dans ce passage. On a l’impression que cette maison est décrite en « princesse », car on a une impression de confort, avec l’emploi du mot « hamac », et l’abondance de mots en rapport avec la nature « glycine, bigonnier ».

Cette abondance certaine de végétaux, traduit une certaine luxuriance de la Nature, car « Dame Nature » est très présente.

 

Les points de suspensions expriment un silence demandant une réflexion : « Faut-il que je peigne ? ». Colette s’interroge sur la puissance qu’aurait la littérature à restituer la beauté d’un souvenir ; là est sa grande question.

« Je n’aiderai personne à contempler » : dans les souvenirs de Colette, la Nature était déjà belle, et elle a peur que ce qu’elle écrit soit en deçà de ce qu’elle a réellement ressenti.

Le poids est traduit par le vocabulaire : « portait, lourds, fatiguée, creusée », cal donne une notion de profusion.

La vigne a été personnifiée ; cela vient accentuer sa force, sa particularité. Comme tous les hommes, cette vigne est destinée à mourir.

On se rend compte que toutes ces descriptions sont porteuses oient de vie, soit de mort. Colette se rappelle des bons moments, et maintenant elle a un sentiment de malheur.

L’emploi de phrases négatives : « je n’aiderai, ne remontent pas », vont alimenter le sentiment d’échec de Colette, ainsi que l’impossibilité de faire revivre ce qui est mort. La Nature meurt, car elle finit par s’autodétruire tellement elle est luxuriante (Il y a tellement de végétaux, qu’ils n’ont pas assez de place pour respirer, s’épanouir, alors ils meurent).

Le « rouge » de la vigne, s’est transformé en « bleue » (bleue dans l’ombre), qui se transforme lui-même en « pourpre » (pourpre au soleil), cela montre que l’on a une évolution vers la mort.

On notera la présence d’une phrase construite étonnement : au début on a la phrase « Ces lilas massifs », et plus loin, on a « ces lilas morts » ; la répétition du sujet, et la longueur de cette phrase (8 lignes), et sa complexité, traduisent la profusion de la Nature.

 

Une description affective :

Au cours de cette description, on peut percevoir des sentiments de l’auteur, et ce sont les adjectifs qui viennent montrer cela : « blaissant, terrifiant, coupante, aigu ». Ces sentiments sont assez proches de la mort, ce qui donne à la description un caractère inquiétant. De même pour le « claire de lune », ainsi que « le mercure, et l’argent ».

L’idée de richesse est traduite par la présence de pierres précieuses « saphir, facettes ». Cependant le saphir est une pierre, certe très jolie, mais de couleur bleue, ce qui se rapproche de l’idée véhiculée par ce texte : « la mort ».

 

Le présent employé dans cet extrait à valeur de « présent d’énonciation ».

La maison et le jardin, nous ont été décrit par Colette, comme étant en quelque sorte son « paradis perdu ».

La dernière phrase, comprends une incise (une phrase dans une phrase ! Cela se manifeste par des tirets en début en fin d’incise.), et elle traduit des sentiments :

            « Lumière » : la vue

            « odeurs » : olfactive

            «harmonie d’arbre » : la vue

            « harmonie […] d’oiseaux » : l’audition

            « voix humaines » : l’audition

On a un « trésor » de sensations passées, et qui ne pourront plus jamais revenir, car Colette a perdu son innocence (« Un monde dont j’ai cessé d’être digne »).

Les mots « Quitter », « perdu » et « cesse » donne l’impression qu’il y a une sorte d’échéance : Colette a perdu son enfance et son innocence.

 

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