Ce préambule s’adresse au lecteur. Il lui dit que ce livre sera le
seul qui restera après sa mort. On signale que Rousseau à eut beaucoup de
problème à son époque, et il va tout faire à travers ces confessions pour
rétablir la vérité. Il dit être le seul, le meilleur (Rousseau à innové avec
son autobiographie, car il a réalisé une autobiographie moderne).
Rousseau à donc
écrit ce livre pour rétablir la vérité.
Rousseau va nous définir son
autobiographie ; et pour cela il va commencer par s’adresser aux hommes,
puis ensuite à Dieux. Dans une autobiographie, le « Moi » est très
présent, mais ici il est prépondérant, c’est même assez orgueilleux : il
est unique.
En écrivant cette autobiographie, Rousseau lance une sorte de défi
à ses contemporains, car il est proche de l’époque de Pascal, en disant que
« Le Moi est hais able ». C’est une provocation scandaleuse pour son
époque.
Au début, on a une
épigraphe, c’est une petite phrase censé évoqué quelque chose d’important par
rapport à ce qui va suivre dans le texte ; ici c’est une
citation : « Intus, et in cute », en français, cela
signifie « Intérieurement et sous la peau ». On voit bien, par la lecture
de cette épigraphe, la volonté qu’avait l’auteur d’aller chercher au plus
profond de lui-même.
Rousseau est
soucieux de son image, plutôt que de la vérité, car il a tendance à se sur
valoriser, cependant il dit beaucoup de chose vrai et véridiques.
a.
Le
« moi » et les autres
On a une présence écrasante de la première personne du singulier,
soit évoqué par le pronom personnel « Je », soit par la forme tonique
« Moi ». On a plus de quarante fois l’apparition du « Moi »,
dont quatorze fois le pronom « Je ». Le seul destinataire est Dieu,
mais sa présence est relativement plus discrète. L’auteur a employé une
métaphore pour parler de Dieu, en effet, il dit « Le souverain
juge ». Il s’adresse à Dieu, sur un ton hautain (« rassemble autour
de moi », signifie qu’il donne un ordre à Dieu ! ), il devrait
s’adresser à ce dernier sur un ton respectueux. A la fin de cet extrait, les
hommes sont désignés par des pronoms (ils – s’il n’ose …).
Tous cet extrait,
est du début à la fin, écrasé par la présence massive du « moi ».
b.
les
postures du « Moi »
Le fait que l’auteur dise
« Moi seul », nous montre sa volonté qu’il a eu de se donner
« le beau rôle ». C’est lui qui donne les ordres (grâce à l’emploi du
subjonctif, de l’impératif). Il cherche aussi a montrer sa supériorité par
rapport aux autres hommes (ce qui n’était pas le cas de Montaigne).
Il va ensuite faire une sorte de
« mise en scène », avec « la trompette », « le livre à
la main », on a ici une certaine désinvolture vis à vis de Dieu.
Rousseau n’était pas quelqu’un
qui priait Dieu, il croit en un être suprême, mais pas à la Lumière.
Le « moi » est au
centre de la foule, on a l’impression que l’auteur est égocentrique ; et
le « moi » apparaît comme un modèle.
c.
Altérité et singularité
On a d’emblée une attitude
ambigu : au début il se montre comme un homme ordinaire, et lorsqu’il dit
« mes semblables », il veut s’aligner aux autres gens, en tant
qu’hommes. Puis une distance entre le « moi » et « autrui »
va s’instaurer. Il y a notamment « l’altérité », car Rousseau veut se
montrer différent de tous les autres hommes.
L’idée du « moule », vient renforcer l’idée qu’il est
unique. Cette revendication de « l’être unique », vient compléter le
préambule, où il disait que son œuvre était « sans précédents, ni
successeurs ».
Rousseau se veut
unique en temps qu’homme et qu’écrivain.
a.
Vérité
et dévoilement
Volonté de dire la vérité, d’une part dans l’épigraphe, et d’autre
part dans sa devise, qui est « VITAM-IMPENDERE-VIRO », ce qui
signifie, « consacrer sa vie, à la vérité ».
Dans son entreprise, il veut établir, le décalage entre l’être et
le paraître, ceci afin de faire triompher de son œuvre : la transparence.
Quand il dit « voilà », c’est un « présentatif »,
on voit ici la volonté qu’avait Rousseau de tout dévoiler de son Maître.
Cette volonté de transparence, est aussi mise en relief par la
phrase « J’ai dévoilé mon intérieur », qui montre belle et bien, une
volonté de transparence.
Obsession de la
transparence et du dévoilement de la part de Rousseau.
b.
Obsession
de la transparence
« Avec la même franchise », et « avec la même
sincérités » traduisent cette volonté qu’avait Rousseau d’être
transparent.
Cependant Rousseau confonds deux choses : la sincérité et la
vérité. Le verbe « dire » est utilisé à plusieurs reprises : il
signifie « révéler ». On a ensuite un développement sur les
imperfections ; et l’auteurs les mets sur le compte de ces défauts de
mémoires. Pour combler ces malheureux trous de mémoires (et par soucis
littéraire !) , il procède à des ajouts. Il faut donc bien faire la
distinction entre le mensonge (fait de dire des chose fausses ou erroné) et le
vraisemblables (dire des choses qui ne ce sont pas passés, mais qui aurait très
bien pu se passer).
c.
Adéquation
de l’homme et du livre
Le livre et l’auteur ne font qu’un dans cette œuvre. Il dit
« ce que j’ai fait, c’est ce que j’ai pensé ». En d’autre termes,
« le livre, c’est l’homme ».
a.
Atténuer
ces fautes
Rousseau a cette volonté de repousser ces fautes sur les autres,
de façon à les atténuer, et à long terme de les faire oublier.
Pour cela il met en valeur, ces qualités. On remarque la
disposition judicieuse de la phrase suivante : « méprisable et
vil », et « bon, généreux, sublime ». En effet on a un groupe
binaire d’une part, et un groupe ternaire d’autre part. Le groupe binaire
regroupe ces défauts, et le groupe ternaires, ces qualités. Grâce à ce procédé,
il met en avant ces qualités, d’une part en commençant par ces défauts (ainsi
quand on finit de lire cette phrase, on garde en mémoires, ce que l’on vient
de lire : ces qualités !).
Avec l’épisode du « ruban volé », il va réussir à se
transformer en victime ( alors que c’est lui qui a volé le ruban, et non
Marion !). Ce procédé est assez classique chez Rousseau, en effet il aime
déporter la pitié sur lui. Il se débrouille toujours pour être à plaindre, que
d’être à blâmer. Ainsi le lecteur compati au sort de Rousseau.
b.
Mythifier
le »Moi »
Il va tout faire pour aboutir à la conclusion suivante :
« les autres sont pires que lui ». Dans son plaidoyer il se place au
dessus des autres sur le plan intellectuelle et morale. Il va aussi se placer
au dessus des humains (car il se place au même rang que Dieu).
Quand il dit « Je suis meilleur que cet homme là », les
lecteurs du 18° siècle comprenaient qu’il s’agissait d’une allusion à un
passage de l’évangile (Que celui qui n’a jamais péché, lui lance la première
pierre.) : on a ici un face à face avec Jésus.
Rousseau met la touche finale à l’incipit en se faisant excusé de
ces péchés par le lecteur (grâce à la phrase « Je suis meilleur que cet
homme là » ).